La nécessité
intérieure est pour Kandinsky le principe de l’art et le
fondement de l’harmonie des formes et des couleurs. Il la
définit comme le principe de l’entrée en contact efficace de la
forme avec l’âme humaine. Toute forme est la délimitation d’une
surface par une autre, elle possède un contenu intérieur qui est
l’effet qu’elle produit sur celui qui la regarde avec attention.
Cette nécessité intérieure est le droit de l’artiste à la
liberté illimitée, mais cette liberté devient un crime si elle
n’est pas fondée sur une telle nécessité. L’œuvre d’art naît de
la nécessité intérieure de l’artiste de façon mystérieuse,
énigmatique et mystique, puis elle acquiert une vie autonome,
elle devient un sujet indépendant animé d’un souffle spirituel.
Les premières
propriétés qui sautent aux yeux lorsque l’on regarde la couleur
isolée, en la laissant agir seule, c’est d’une part la chaleur
ou la froideur du ton coloré, et d’autre part la clarté ou
l’obscurité de ce ton.
(falso
d'autore di Berardino Del Bene, Omaggio a Kandinsky,
riproduzione autorizzata dal sito
www.artedelbene.it) |
|
La chaleur est une
tendance au jaune, la froideur une tendance au
bleu. Le jaune et
le bleu forment le premier grand contraste, qui est dynamique.
Le jaune possède un mouvement excentrique et le bleu un
mouvement concentrique, une surface jaune semble se rapprocher
de nous, tandis qu’une surface bleue semble s’éloigner. Le
jaune est la couleur typiquement terrestre dont la violence
peut être pénible et agressive. Le bleu est la couleur
typiquement céleste qui évoque un calme profond.
C’est la voix de
Antonella Perrotta qui lit Kandinsky
n° 1 lecture
articulée
n° 2 lecture
expressive, vitesse normal
Le mélange
du bleu et du jaune produit l’immobilité totale et le calme, le
vert.
La clarté est une
tendance vers le blanc et l’obscurité une tendance vers le noir.
Le blanc et le noir forment le second grand contraste, qui est
statique. Le blanc agit comme un silence profond et
absolu plein de possibilités. Le noir est un néant sans
possibilité, il est un silence éternel et sans espoir, il
correspond à la mort. C’est pourquoi toute autre couleur résonne
si fortement à son voisinage. Le mélange du blanc et du noir
conduit au gris, qui ne possède aucune force active et dont la
tonalité affective est voisine de celle du vert. Le gris
correspond à l’immobilité sans espoir, il tend vers le désespoir
lorsqu’il devient foncé et retrouve un peu d’espoir en
s’éclaircissant.
Le rouge
est une couleur chaude très vivante, vive et agitée, il possède
une force immense, il est un mouvement en soi. Mélangé au noir,
il conduit au brun qui est une couleur dure. Mélangé au
jaune, il gagne en chaleur et donne l’orangé qui possède
un mouvement d’irradiation sur l’entourage. Mélangé au bleu, il
s’éloigne de l’homme pour donner le violet, qui est un
rouge refroidi. Le rouge et le vert forment le troisième grand
contraste, le orangé et le violet le quatrième.
|